Montpellier – 6 septembre 2012
Le Refuge craint que le gouvernement ne délaisse la prévention et l’accompagnement des jeunes exposés au mal-être et au suicide, au profit de la question du mariage pour tous.
À l’occasion de la Journée mondiale de prévention du suicide fixée le 10 septembre, le Refuge lance une pétition sous forme de courrier adressé au Président de la République. L’association souhaite attirer l’attention du gouvernement sur la situation dramatique des jeunes LGBT rejetés par leurs proches. Pour pérenniser et développer son action d’accompagnement, elle est en attente au minimum d’un renouvellement des subventions octroyées les années précédentes, aujourd’hui en suspens. Le Refuge a aussi demandé l’agrément CHRS* de ses hébergements pour garantir leur financement et assurer un suivi social approfondi des jeunes et leur réinsertion professionnelle dans les meilleures conditions.
Le Refuge rappelle que les jeunes LGBT ont 13 fois plus de risques de faire des tentatives de suicide que les jeunes hétérosexuels**. Les chiffres sont connus. L’INPES note d’ailleurs dans un rapport daté de 2010 que « l’homophobie est aujourd’hui le facteur de risque le mieux identifié pour comprendre la sursuicidalité des jeunes des minorités sexuelles». Pourtant, la détresse de ces jeunes ne fait l’objet que d’un alinéa dans le Programme national d’actions contre le suicide (2011-2014) lancé par le précédent gouvernement : la création d’un DVD « visant à prévenir les attitudes et comportements homophobes et leurs conséquences sur les jeunes de 11 à 20 ans ». Le gouvernement actuel, lui, tarde à tenir ses promesses : «Les conseillers ministériels semblent uniquement préoccupés par le mariage pour tous, déclare Nicolas Noguier, président du Refuge. C’est une avancée symbolique, importante pour beaucoup, mais elle ne doit pas se faire au détriment des questions essentielles de santé publique : l’homophobie et ses conséquences sur les minorités sexuelles, en particulier chez les jeunes en souffrance. »
À propos du Refuge
Seule association de lutte contre l’homophobie reconnue d’utilité publique et unique structure en France, conventionnée par l’Etat, à proposer un hébergement temporaire et un accompagnement social, médical et psychologique aux jeunes majeurs, filles et garçons, victimes d’homophobie ou de transphobie. Implantée à Montpellier, Paris, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Narbonne et Saint Denis de la Réunion, le Refuge compte 1338 adhérents et dispose d’une capacité d’hébergement de 38 places en appartements-relais.
** étude de Marc Shelly, parue en 2003 dans le British Medical Journal
Notre communiqué en PDF.